Précédemment, nous avons vu le bien-fondé de la contraception sur le plan personnel, médical et l’enjeu national qu’elle comporte. Avant de décrire dans le détail les différents types de contraception qui existent avec chacun ses avantages et ses inconvénients, intéressons-nous d’abord aux personnes concernées par la contraception.
Pour qui ?
La contraception est avant tout une histoire de couple ! Que ce couple soit légitime, illégitime, occasionnel, d’un soir, de circonstance, peu importe ! N’en déplaise aux bien-pensants. Pour éviter de jeter un regard critique sur ce mode d’emploi de la contraception, nous aborderons les différentes catégories de personnes concernées par la contraception selon une classification que nous voulons pratique.
– Une femme qui n’a jamais eu d’enfant : une nulligeste (dans notre jargon médical) peut-elle faire une contraception ?
La logique voudrait qu’avant de bloquer un appareil, que l’on s’assure de son fonctionnement correct. Si vous achetez un bel appareil électroménager, très cher, dernier cri et que vous le rangiez au fond de votre débarras, 2 ans après, si vous l’allumez et constatez qu’il ne fonctionne pas correctement à qui la faute ?
Est-ce un problème de fabrication ou l’usure du temps de rangement ?
Eh bien, la comparaison peut paraître un peu grossière, mais c’est un peu la même chose pour une femme qui n’a jamais eu d’enfant et qui opte pour CERTAINS types de contraceptifs. Avant de bloquer un appareil (reproducteur), on s’assure, si possible, de son bon fonctionnement d’abord. Si après une contraception on a des difficultés à avoir un bébé, à coup sûr, on mettra cela sur le compte de la contraception alors qu’on avait peut-être déjà des problèmes de fertilité !
On peut comprendre que, pour des raisons personnelles, professionnelles ou économiques, le couple ne soit pas prêt à accueillir un bébé. La solution dans ce cas est :
o Soit d’opter pour une contraception qui n’impacte pas sur le fonctionnent de l’appareil reproducteur : les méthodes dites barrières.
o Soit on fait d’abord un bilan de fertilité pour les DEUX conjoints. Si le bilan montre des anomalies, ce sera justement l’occasion de les prendre en charge et d’éviter ainsi de faire un faux procès à dame contraception.
– Une femme qui a déjà un enfant ou plusieurs : c’est elle la principale cible de la contraception. Ce sera le meilleur moyen d’espacer les naissances. On dit bien espacement des naissances, pas de limitation ! Maintenant, c’est à chaque couple de voir le nombre d’enfants qu’il veut ou peut avoir et de savoir s’arrêter le moment opportun.
– Une femme qui a bénéficié d’une césarienne : pour elle, non seulement la contraception est nécessaire, mais elle est obligatoire et doit durer un minimum de 2 ans si elle veut avoir une chance d’accoucher normalement par voie basse. Ces 2 ans sont nécessaires pour une bonne cicatrisation de l’utérus. S’ils ne sont pas respectés, il y a risque déchirure de la cicatrice pendant la grossesse et surtout pendant le travail.
– Une femme qui a bénéficié d’une chirurgie gynécologique telle qu’une ablation de kyste de l’ovaire ou de fibrome (encore appelé myome) : les mêmes recommandations que celles qui a été césarisée lui sont applicables à la différence que là, l’attente sera de 6 mois pour le kyste et entre 6 mois et 2 ans pour le fibrome selon sa localisation.
– Une femme en pré ménopause : le risque de grossesse est faible, mais elle serait source de difficultés ou de complications. Une contraception occasionnelle ou barrière est souvent proposée.
– Une femme qui traite un cancer gynécologique doit obligatoirement être sous contraception non hormonale, car le cancer du sein par exemple, se développe plus rapidement à cause des hormones féminines. On dit que c’est un cancer hormono-dépendant. De plus, la grossesse multiplierait par 4 à 6 la vitesse de croissance du cancer. A l’opposé, certains contraceptifs diminuent le risque de survenu du cancer de l’ovaire.
– Une femme qui prend certains traitements potentiellement pourvoyeurs de malformations chez le fœtus (médicaments tératogènes) comme les anticancéreux, les médicaments contre l‘acné, les médicaments contre l’épilepsie entre autres doit prendre aussi une contraception pour justement éviter ces malformations, lesquelles peuvent survenir jusqu’à 6 mois après l’arrêt du traitement concerné !! De manière générale, votre gynéco doit être mis au courant de tout traitement que vous prenez et tout médecin qui vous propose un traitement devra aussi vous dire s’il y a un risque de malformation en cas de grossesse, le cas échéant, proposer une contraception.
– Une femme qui vient de faire un avortement doit faire une contraception pendant 3 mois, car si elle retombe enceinte dans les 3 mois, l’avortement se répète quasi systématiquement. De plus, si c’est un avortement provoqué cela voudrait dire a priori que c’était une grossesse indésirée donc une contraception aurait permis d’éviter cet « incident ». De manière logique, si on ne veut pas courir le risque de tomber enceinte, on se protège et pas seulement contre les infections génitales.
Il ne faudrait pas perdre à l’esprit que la contraception est certes techniquement faite par la femme, sauf pour le préservatif (oui c’est un contraceptif avant tout) mais l’homme, le mari, le partenaire, le conjoint doit être mis à contribution pour une meilleure efficacité, car c’est une affaire de couple.
En quoi faisant ? En accompagnant sa femme lors de la consultation de contraception, en lui rappelant la prise de sa pilule ou en acceptant parfois de faire la contraception lui-même (préservatifs) si les autres méthodes de contraception proposées sont dangereuses ou inadaptées pour son épouse.
Dans la dernière partie, nous verrons, enfin, dans le détail, les différents types de contraceptifs existants, et, pour chaque, quels sont les avantages, les inconvénients, les effets secondaires.
Nous aborderons aussi la question des rumeurs concernant cette contraception et on terminera par déterminer quelle est la meilleure contraception qui existe !!