Une semaine à Wassadou: vendredi
Durant mes dernières années d’études de médecine, j’ai eu la chance de passer 8 mois à la Maison médicale Pierre Favre à Wassadou, un village situé à environ 65 km après Tambacounda, sur la route nationale 7 allant à Kédougou.
Voici la chronique d’une semaine type dans une structure médicale rurale, jour par jour….
Vendredi
C’est le jour des circoncisions… et celui de tous les dangers !
Les futurs circoncis arrivent à 7h, sont pris en charge à l’accueil, rassurés et emmenés dans la salle de soins où a lieu le rituel, sous anesthésie locale. Ils seront ensuite revus en consultation durant l’après-midi.
Les consultations suivent ensuite leur cours normal mais finissent relativement tôt à cause de la grande prière du vendredi de 14h.
Á 17h, c’est la réunion hebdomadaire regroupant le service de consultation générale, la maternité et l’accueil.
Cette réunion permet de faire le point sur l’activité de la semaine, la vie du service, de faire le bilan de la semaine écoulée et de définir les objectifs de la semaine à venir. Chacun donne son avis sur les différents points de l’ordre du jour et on en débat. En cas de divergences, un vote nous départage.
C’est aussi la réunion préparatoire de, à mon avis, l’activité la plus intéressante et la plus extraordinaire de la Maison Médicale : Les sorties de consultation dans les villages, NOS SORTIES !!!
Un procès verbal est établi durant la réunion et est lu et adopté avant la réunion suivante.
Jour de danger aussi car tous les accidents de la circulation qui ont eu lieu sur la nationale 7 et dont les victimes (une soixantaine) ont été prises en charge par la Maison Médicale ont eu lieu un vendredi (noir). Il ne se passe pas un vendredi sans qu’il n’y ait un grave accident ! Hallucinant !
Toutes les victimes ont été pris en charge dans les 10 mn qui ont suivi l’accident. La dernière fois, ils étaient tellement nombreux que même Simon (le gérant de la boutique) a fait des pansements.
La maison médicale étant située sur l’axe Tamba-Kedougou, elle est devenue un lieu privilégié de premiers secours et de prise en charge de blessé sur cet axe.
On connaît tous le manque cruel d’infrastructure médicales dans le monde rural. Les blessés graves sont obligés d’être évacués à Dakar, 500km, avec une route qui, a elle seule, peut achever les malades. C’est dans ces moments qu’on se rend compte que malheureusement, les autorisés du pays n’ont vraiment pas fait de la santé une priorité! (A débattre)
Quant à nous, à 19h, Rv à la pharmacie pour la vérification du matériel médical et des médicaments pendant que Frédéric charge le matériel dans le véhicule tout terrain, un dernier briefing avec l’équipe mobile avant l’extinction des feux et repos avant le jour J…
Demain samedi … inchallah
Dr Abdoulaye Diop
Toubibadakar